Un après-midi de basket fauteuil comme les autres
Jeudi 29 août 2024. À Paris, devant l’Arena Bercy, l’effervescence est palpable. La veille, sur la Place de la Concorde, les Jeux Paralympiques de Paris 2024 se sont ouverts sur ces mots d’Andrew Parsons : "Les athlètes paralympiques ne sont pas là pour participer. Ils ne jouent pas. Ils sont là pour concourir, gagner et battre des records du monde.”. Cette énergie se ressent dans les matchs de qualification de basket fauteuil, qui montrent que les handisports peuvent être intenses et spectaculaires à leur façon. Le bruit des frottements de roues nous rend silencieux, la vitesse du jeu nous décoiffe, les paniers nous font sauter de joie et les fauteuils qui tombent sur le parquet nous donnent des frissons. Mille émotions nous traversent, toutes et tous unis par le même esprit… paralympique. Depuis les tribunes, immersion photographique dans un après-midi de basket fauteuil comme les autres. 
Le calme règne encore dans l’Arena Bercy. Treize minutes avant le coup d’envoi, le public arrive peu à peu, dans l’attente d’un premier après-midi de basket fauteuil riche en émotions fortes. 
L’atmosphère devient solennelle alors que les hymnes résonnent. Dans le public, un couple de supporters, les yeux embués, vit intensément ce moment où l’esprit des Jeux se manifeste dans toute sa force.
L’arène retient son souffle alors que le premier coup d’envoi de cet après-midi est donné. Les regards sont déterminés et les mains sont prêtes à faire tourner les roues. Au bout des doigts de deux joueurs étasuniens et espagnols, le ballon est lancé. 
Le ballon flotte dans l’air, les regards fixés sur son trajet vers le panier. Le point sera-t-il marqué ? Un bref instant de suspension, où tout semble figé avant la prochaine explosion d’énergie. 
Après le succès des États-Unis face à l'Espagne (66-56), la Phryge paralympique, mascotte des Jeux, fait le show et distrait le public, en attendant le deuxième match.
Le deuxième match à peine commencé, les yeux rivés sur le jeu, une volontaire vit chaque instant avec intensité. Depuis sa position privilégiée, sur le bord du terrain, elle observe la confrontation entre les joueuses chinoises et canadiennes.
Les joueuses semblent danser sur le parquet tellement elles manient leurs fauteuils avec rapidité et aisance. Leur vitesse est décoiffante. Chaque action est une démonstration de force et de finesse tactique entre les deux équipes.
Melanie Hawtin (Canada) se retrouve fauteuil et visage à terre après une confrontation brutale, tandis que le match continue sans relâche. Dans ce sport, ces chutes sont spectaculaires, mais fréquentes. Elles sont le reflet des batailles physiques et mentales auxquelles les athlètes se livrent.
Le regard de Xuemei Zhang (Chine) reste figé sur le ballon. La détermination est inscrite dans chaque trait de son visage. Cette rencontre entre les chinoises et les canadiennes est très serrée : un panier peut tout changer. La Chine s’impose face au Canada, 70 à 65.
Même sans la France sur le terrain, la ferveur tricolore inonde Bercy. Un supporter, drapeaux en main, ne cesse d’encourager les joueurs et les joueuses, comme pour rappeler que le véritable esprit des Jeux Paralympiques transcende les frontières. Cet après-midi de sport est déjà fini mais la compétition n'a fait que commencer !
Textes et photographies par Gaïa Hauduc-Cordier - Août 2024